MOINS FORT LE BRUIT !

Le bruit constitue une nuisance majeure dans le milieu professionnel. Il peut provoquer des surdités mais aussi gêne fatigue cognitive et stress qui, à la longue, ont des conséquences sur la santé du salarié et la qualité de son travail. Pourtant, des moyens existent pour limiter l’exposition des travailleurs aux nuisances sonores. Du traitement acoustique des locaux à l’encoffrement des machines bruyantes, les mesures collectives de lutte contre le bruit sont les plus efficaces.

Prévention

Des conséquences sur la santé... et la qualité du travail

On considère que l’ouïe est en danger à partir d’un niveau de 80 décibels durant une journée de travail de 8 heures. Par ailleurs, si le niveau instantané est extrêmement élevé (supérieur à 135 décibels), toute exposition, même de très courte durée, est dangereuse. Le dépassement de ces valeurs peut conduire à de la fatigue auditive (phénomène réversible) et à une surdité (phénomène irréversible). Les surdités peuvent être reconnues comme maladies professionnelles.
Le bruit est également cause de gêne, de fatigue cognitive, de stress ainsi que de troubles cardiovasculaires et du sommeil . De plus, il n’affecte pas seulement la santé : en empêchant de se concentrer, il nuit également à la qualité du travail et peut même être à l’origine d’accidents.

Agir le plus en amont possible

La réglementation française s’articule autour de trois axes principaux :

  • Prévenir les risques d’exposition en agissant le plus en amont possible sur l’environnement de travail : à cet effet, la prise en compte du risque bruit au moment de la conception des machines et des locaux de travail est la mesure de prévention la plus efficace. L’objectif est de réduire le bruit à la source et d’agir sur la propagation du bruit dans le local de travail (traitement acoustique des locaux de travail, cloisonnement, encoffrement de machines...).

 

  • Évaluer les risques d’exposition au bruit : il est important de bien comprendre et de caractériser l’exposition des salariés sur leur lieu de travail. Cette caractérisation passe par l’identification des sources de bruit et des modes de propagation et, si nécessaire, par des mesurages. Dans le cas spécifique des bureaux ouverts, la caractérisation de l’exposition passe également par l’évaluation du ressenti des salariés à l’aide de questionnaires.

 

  • Protéger les travailleurs exposés : la réglementation française impose de mettre en place des actions de prévention et de protection spécifiques en fonction des niveaux sonores d’exposition, telles que la mise à disposition des salariés de protecteurs individuels (casque anti-bruit, bouchons d’oreille) ou la mise en œuvre d’un programme de réduction de l’exposition au bruit. Par ailleurs, les salariés affectés à des postes présentant des risques particuliers doivent bénéficier d’un suivi individuel renforcé (SIR) de leur état de santé et peuvent bénéficier d’un examen audiométrique préventif.

 

 

Le bruit favorise le risque d'accident du travail pour plusieurs raisons

• le bruit exerce un effet de masque sur les signaux d'alerte ;
• le bruit perturbe la communication verbale ;
• le bruit détourne l'attention.

Le bruit peut aussi entraîner des effets néfastes pour d'autres fonctions que l'audition. Les effets non traumatiques du bruit se manifestent aux niveaux physiologique et émotionnel.

Troubles cardiovasculaires

Selon de nombreuses études, les troubles cardiovasculaires, en particulier l'hypertension, sont plus fréquents chez les travailleurs exposés au bruit. Ils ont tendance à augmenter avec l'ancienneté de ces travailleurs à un poste de travail bruyant.

Troubles du sommeil

L'exposition au bruit pendant le travail a des conséquences négatives sur la qualité du sommeil. Par exemple, une exposition diurne de 12 heures à 85 dB(A) provoque une réduction du nombre et de la durée des cycles de sommeil ; si bien que le bruit interfère avec la fonction récupératrice du sommeil et peut entraîner une fatigue chronique. C'est d'autant plus vrai chez les personnes travaillant de nuit et devant dormir pendant la journée.

Gêne

La gêne liée au bruit est aussi associée à de la fatigue cognitive, à de l'insatisfaction au travail, à de l'irritabilité, à de l'anxiété, voire à de l'agressivité. . Le bruit peut aussi constituer un facteur de stress au travail dans la mesure où il est chronique, imprévisible et incontrôlable.

Baisse des performances cognitives

Enfin, le bruit détériore la performance des travailleurs dans les tâches cognitives, surtout lorsqu'elles sollicitent la mémoire à court terme. Un niveau sonore inférieur à 55 dB(A) est acceptable pour un travail nécessitant une certaine attention.

Bruit et grossesse

Si le bruit peut provoquer des surdités chez les travailleuses enceintes, il pourrait représenter également un danger pour les fœtus. En effet, au cours des 3 derniers mois de grossesse, l’oreille interne du fœtus est particulièrement sensible aux bruits riches en basses fréquences. Or les bruits inférieurs à 250 Hz traversent facilement les barrières naturelles qui protègent le fœtus (parois abdominales et utérines, placenta et liquide amniotique) et sont donc potentiellement dangereux pour l’audition des enfants à naître.

 

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